Mais ça fait trois jours qu’on passe devant ce déco avec la voile dans le coffre (OK, un bon 10km devant, mais quand il s’agit de repérer des parapentes dans le ciel, j’ai plutôt de bons yeux). Et je ne suis plutôt pas du genre à insister, mais là…
Youssef est mon contact à Téhéran. 65 ans, très gentil (comme tous les Iraniens que j’ai pu croiser d’ailleurs), avec la volonté de toujours arranger les choses au mieux. Il a, disons, une légère tendance à paniquer un peu de temps en temps. C’est ce qui arrive quand on tente de trouver l’atterro, à la lisière haute de cette ville de plus de 10 millions d’habitants. Je le dirige au jugé en repérant les voiles faire leur approche (c’est vendredi, il y a du monde en l’air !), et il faut que je le pousse en attrapant presque le volant pour stopper ses hésitations. Conduire à Téhéran n’est surement pas facile. Mais encore moins quand on hésite, qu’on s’engage puis qu’on s’arrête, qu’on essaie de faire demi-tour quand il n’y a pas la place… Mais donne-moi donc ce volant Youssef !
On a pas mal tourné en rond, on a pas mal demandé (Téhéran Style : « Salam… », on arrête le piéton, et puis surtout, on continue à avancer, forçant ledit piéton à suivre pratiquement en courant pour répondre). Et on a fini par y arriver. Ouf !
Résultat, je nous ai fait sauter le repas de midi, mais j’ai bien fait pour garder mes chances. Il est déjà 15h, ça fait un moment qu’on tourne. Heureusement, dans la voiture, Peter, mon collègue suédois qui m’accompagne cette fois, m’a soutenu pour assouvir son envie de voir ce que ça pouvait bien être que ces drôles de tapis volants. Plutôt que de déjeuner.


Bien sûr, tous les parapentistes locaux connaissent l’endroit d’où je viens. Comme en Amérique du Sud, quand on dit qu’on vient de Grenoble, ça ne dit rien à personne ; mais quand on dit à un pilote qu’on vient de Saint-Hilaire… Aaaah ! Saint Hilaire, the Festival, Fantastic, Lucky you, I’d love to go there so much…

Et l’agitation ambiante depuis l’atterro laisse soudain place au calme incroyable d’une descente très lente dans la lumière du soir. A mi-pente, je trouve un thermique très doux qui me permet de remonter de 200m et de prolonger le vol. Je le quitte finalement, et retourne vers l’atterro poussiéreux, bruyant et coloré.
Un vol tout simple, mais une expérience énorme ! En deux-trois heures de temps, des paysages uniques (même jamais vus par Youssef), des rencontres sympas, des sensations géniales. C’est vraiment bon le parapente !
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