vendredi 24 avril 2015

Un joli petit tour pour conclure la semaine de travail (qui a dit de vol?)!

J'aime pas le cross, mais quand les copains me proposent de partir ensemble, que les conditions sont sur-fufus (sur-fumantes) comme ils disent, comment refuser.
Joel (avec qui on était en Espagne) m'appelle donc. Il prend son aprem. Dernière journée avant la dépression. Rendez-vous au déco sud à 12:30. On n'est pas les seuls. Objectif: peut-être suivre les champions qui sont partis vers le sud. Mais notre départ est vraiment tardif pout traverser sur le Vercors (d'ailleurs, les champions ont du mal). Le plan B c'est de monter à Annecy, et si possible de rentrer à la maison. FEU!

1. Départ "habituel" de St-Hil. Ca tape bien. Rien n'est difficile mais les thermiques sont puissants et hachés. On raccroche le Saint-Eynard, et comme d'hab, je n'aime pas le Saint-Eynard. On se fait secouer, toujours l'impression d'être sous le vent de quelque chose. Mais il ne doit pas y avoir trop de vent, ça avance bien.
La carte montre le parcours et les points sont ceux associés au texte.

2. On arrive au bout. Pas vraiment d'hésitation: trop tard et trop fort pour aller dans le Vercors. Ce n'est pas pour nous en tout cas. Demi-tour et plein gaz vers le Nord. Je tente comme je peux de suivre Joel, bien plus rapide que moi. En fait sur tout le reste du vol, même s'il m'attend de temps en temps, j'ai toujours une transition de retard! Je le vois de loin régulièrement mais impossible de le rejoindre.


3. La Dent de Crolles fume déjà. On n'est pas tout seuls. Je tourne un thermique au dessus du parking du Baure en croisant Laurent, je sécurise souvent les plafs. Trop souvent. Ce qui me retarde pas mal.


4. Cheminement entre 2000 et 2500 au-dessus des crêtes de Chartreuse jusqu'au Granier. C'est beau mais ça tape encore, pas assez détendu pour profiter du paysage. Et il va falloir assurer le plaf encore au Granier: hier, il y a eu beaucoup de déchet, dixit Ilan qu'on entend à la radio. Il nous suit une heure derrière.


5. Parti à 2500 du Granier (un peu au sud du sommet). Ca ne va pas être facile, c'est loin et j'ai l'impression que ça contre déjà avant même de rentrer dans la brise (un peu de Nord annoncé). Mais sans GPS, je ne sais pas à quelle vitesse je vole. Pour limiter les risques, je suis accéléré à 1/3 sur toute la transition. Et comme prévu, j'arrive bien bas. 600m. Comme la dernière fois. Mais je trouve plus facilement le thermique qui me sauve. Ouf.

6. S'en suit une série de petites crêtes que je n'aime pas. C'est toujours mauvais par ici, et pas toujours facile de s'extraire. Joel m'a attendu un peu, mais est vite reparti devant. Je zone un bon moment au ras des arbres et des cailloux avant de sortir. 1800, ça me suffira pour tirer sur le Grand Colombier. Pendant la transition, je trouve un thermique sorti de nulle part qui me monte à 2500. Génial! Je ne vais pas avoir à gratter les cimes de sapin du Colombier.


7. Arrivé assez haut donc, je profite d'un bon cycle dans un thermique assez sain pour monter à 3000. Enorme! Vue grandiose, le lac d'Annecy est juste là, les Aravis m'appellent, tout semble à portée de main. Les voiles que j'aperçois sur le Roc des Boeufs sont bien basses.


8. Pas encourageant. Je décide de tirer sur le Trélod, bien plus accueillant. J'y arrive et chemine vers le Nord, quand Joel arrive sans crier gare (il a aussi abandonné l'idée d'aller au Roc des Boeufs et a ramé pour venir vers le Trélod).

9. Joie: trop sympa de le croiser aussi au nord, alors que je croyais l'avoir perdu pour de bon (ma radio ne marche plus). On sort dans un thermique enroulé ensemble, la vue est géniale, le soleil descend un peu, la lumière est magnifique, l'aérologie commence à être plus agréable. J'adore le cross!

10. Je continue vers le Nord pour aller voir le lac de plus près, sans me rendre compte que Joel a filé vers le sud, inquiet d'un voile qui arrive et qui pourrait perturber notre retour. Tant pis, moi je veux voir la mer!



11. Allez, cap au sud après avoir tourné la dernière falaise nord avant Doussard. Après un nouveau plein sur le Trelod tout seul avec un planeur sympa (2700m), en profitant à fond de ce paysage dingue, des chamois dans les névés, le Mont-Blanc tout prêt, Belledonne pas loin. Direction la Dent d'Arclusaz, qui marque la sortie des Bauges. Elle est juste là... tellement accessible que je ne réfléchis pas: rentrer à St Hil depuis la Dent d'Arclusaz à 17h, c'est pourtant super compliqué.



12. Je commence à comprendre mon erreur. Trop tard. Pas grave. Petit plaf (2200) et départ plein nord. Mais les petits reliefs de l'autre côté de l'Isère sont loin, petits... et surtout la brise est bien forte dans la vallée. Plus le choix. Je quitte les Bauges en comprenant que je ne rentrerais pas à la maison (à moins d'un détour par le Grand Arc, qui exigerait de voler encore 2 heures de bagarre au moins, et je commence à arriver au bout de mes réserves. Plus envie).



13. Rien à faire d'autre que chercher à poser pas loin de la nationale pour rentrer en stop sans trop galérer. J'ai trouvé mon champ non cultivé et bien dégagé. J'y pose comme une fleur après 5 heures de vol. Un tout petit peu déçu et surtout super content de ce superbe voyage!


Joel n'aura pas fait mieux finalement. Ce qui fait qu'on reste bien motivés pour y retourner pour boucler la boucle! Et c'est très bien comme ça!

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